La belle saison s’annonce et les journées ensoleillées rappellent aux heureux utilisateurs d’une piscine que le temps est venu de remettre en service leur bassin. En observant cette semaine le rayon des « produits piscine » vendus dans un supermarché niçois, je me suis aperçu que la moitié des produits de traitement de l’eau n’étaient d’aucune utilité pour des raisons que je vais développer plus loin.
Cet article sera aussi l’occasion de faire le point sur une utilisation raisonnée et durable d’une piscine, en termes de consommation énergétique, de consommation d’eau et enfin de consommation de produits de traitement.
1) Économiser l’électricité
La pompe de filtration représente la principale consommation électrique d’un bassin (chauffage non compris). Il faut recycler l’eau pendant une certaine durée qui dépend de la température. Il existe la règle empirique suivante : la durée quotidienne de fonctionnement de la pompe de filtration est égale à la moitié de la température de l’eau, soit quelques heures l’hiver (dans le cas d’un hivernage dit « actif ») et 24h/24 à partir de 30°C. On réglera cette durée avec l’horloge du tableau électrique.
Le choix de la pompe de filtration est important. Les pompes à vitesse variable se développent. Le coût d’achat est plus élevé mais l’amortissement est assez rapide. L’économie de consommation électrique est basée sur une loi physique : une pompe qui tourne 2 fois moins vite a un débit deux fois plus petit mais consomme 8 fois moins d’électricité. Il suffira de faire fonctionner la pompe deux fois plus longtemps pour obtenir le même recyclage de l’eau mais quatre fois moins coûteux. On peut aussi consulter le simulateur d’économie d’énergie du fabricant américain Hayward à l’adresse suivante : http://www.hayward.fr/fr/espace-services/simulateur-economie-denergie
en cas de chauffage : il faut impérativement utiliser une couverture (bâche ou volet) ou un abri, sinon cela revient à chauffer une maison avec les fenêtres ouvertes.
2) Economiser et recycler l’eau
il y a d’abord la possibilité d’utiliser une eau de forage. Dans ce cas, il faut faire analyser l’eau par un laboratoire spécialisé pour savoir si ses qualités lui permettent d’être utilisée pour remplir une piscine (éventuelle présence de minéraux et de bactéries indésirables)
Vidanger le bassin : c’est une obligation sanitaire (2 fois par an pour les piscines collectives), une eau neuve est plus facile à traiter et consommera donc moins de produits. Cette opération est à faire de préférence au printemps et on en profitera pour nettoyer le bassin (nettoyeur haute pression). On fera attention à ne pas laisser le bassin vide trop longtemps sous peine de risquer une déformation de sa structure (poussée du terrain sur les parois et le fond qui n’est plus compensée par la poussée de l’eau)
La possibilité de récupérer l’eau pour arroser son jardin grâce à des systèmes de neutralisation du chlore. Deux fabricants français, Procopi et Océdis, proposent ce genre de système déchlorinateur. Le principe est simple : au moment du lavage de filre ou de la vidange, le chlore contenu dans l’eau est neutralisé chimiquement et l’eau peut être alors utilisée pour l’arrosage.
Attention aux fuites : en plein été, une baisse de plusieurs millimètres du niveau de l’eau est normale (phénomène d’évaporation), au-delà, il s’agit d’une fuite. Il est difficile de repérer une fuite si la piscine est équipée d’un système de régulation du niveau de l’eau : il faut alors vérifier le compteur d’eau de la canalisation qui alimente le bassin
3) Utiliser les bons produits de traitement
Les produits de traitements sont nécessaires pour assurer la désinfection de l’eau et le confort des baigneurs. Une pratique raisonnée consiste à utiliser le produit adéquat au désordre de l’eau. On évitera ainsi les traitements « multifonctions », souvent coûteux et amènent dans l’eau des produits non nécessaires. Les conseils donnés ci-dessous concernent uniquement les piscines traitées au chlore, soit la très grande majorité des bassins privés.
4 produits à avoir dans votre local technique : du chlore en galet, du chlore en granulé, du « pH-moins » en granulés et éventuellement du floculant à placer dans les skimmers
Maintenir un taux de chlore libre compris entre 1 et 2 mg/L et un pH compris entre 7,0 et 7,4.
N’utiliser que la quantité strictement nécessaire au volume d’eau du bassin en s’informant du dosage inscrit sur l’étiquette de l’emballage. Un surdosage est inutile et peut être néfaste.
Éviter d’utiliser uniquement des galets, ce type de chlore contient un stabilisant et son utilisation abusive conduit au phénomène de « surstabilisation » qui survient généralement en plein été. La teneur excessive en stabilisant bloque l’action désinfectante du chlore. L’eau devient verte et pourtant elle contient du chlore… La seule solution sera la vidange, partielle ou totale, du bassin pour éliminer le stabilisant.
Respecter la date de péremption des produits (par exemple, le chlore liquide a une durée d’utilisation de six mois après sa fabrication)
Sécurité : les produits de traitements sont comburants, combustibles, toxique, corrosifs et dangereux pour l’environnement. Trois règles à respecter : manipuler les produits avec précaution (gants et lunettes), ne jamais mélanger les produits et les stocker dans un lieu aéré et à l’abri de la chaleur dans des récipients hermétiques.